Le Laboratoire souterrain de l’Andra permet aux scientifiques et ingénieurs d’expérimenter des techniques de creusement et de soutènement de galeries, et d’étudier le comportement de la roche, afin de définir et garantir les exigences de sécurité et de sûreté d’un stockage géologique à long terme. Aucun colis de déchets radioactifs n’y est donc stocké. Mais ce site industriel doit répondre à des exigences en matière de surveillance environnementale.
« Lorsqu’un industriel obtient une autorisation d’exploitation, il doit en retour répondre à des obligations de mesure d’impact, explique Jean-Philippe Mouronval, chef du service qualité, environnement,
documentation du Laboratoire. En Meuse/Haute-Marne, la loi sur l’eau ainsi que la règlementation ICPE nous imposent donc de mesurer nos impacts sur les eaux souterraines ou les ruisseaux, mais aussi nos impacts sonores, sur l’air, le sol, la faune ou la flore. »
« Plus on connaîtra l’environnement dans lequel nous sommes, plus le plan de surveillance qui sera établi si le projet Cigéo est autorisé sera efficace et adapté. »
Jean-Philippe Mouronval (Andra)
Au Laboratoire, un bilan environnemental annuel
Environ 3 000 mesures sont ainsi effectuées chaque année et comparées aux mesures faites avant l’implantation du Laboratoire. En complément, sur demande du comité local d’information et de suivi (Clis) du Laboratoire souterrain, l’Andra réalise un suivi radiologique dans l’environnement du site. « Nous mesurons donc régulièrement la radioactivité dans l’eau ainsi que sur des bio- indicateurs, de la mousse prélevée en aval du site par exemple. Ces mesures nous permettent d’affiner nos connaissances sur les comportements de la radioactivité naturelle autour du centre », détaille Jean-
Philippe Mouronval.
L’ensemble des résultats obtenus fait l’objet d’un bilan environnemental annuel publié par l’Andra. Le principal impact du Laboratoire est par exemple lié à l’éclairage ou à la circulation du personnel. « Connaître nos impacts permet de travailler aussi sur les façons de les réduire, poursuit Jean-Philippe Mouronval. À l’inverse, les résultats des analyses nous font prendre conscience que nos impacts peuvent être bénéfiques. En créant un bassin d’orage et en plantant des arbres et autres végétaux autour, nous avons par exemple favorisé le développement d’une biodiversité assez riche. »
L’OPE : 900 km² à la loupe
À cette surveillance environnementale s’ajoutent les activités de l’Observatoire pérenne de l’environnement (OPE). Depuis sa création en 2007, il a pour objectif d’établir un état des lieux de l’environnement. Cet outil de recherche permet de mieux connaître l’environnement où pourrait voir le jour Cigéo. Les prélèvements qu’effectuent les experts et partenaires de l’Andra sont stockés dans l’Écothèque afin de conserver la mémoire de la biodiversité locale. Quant aux données issues d’analyses, elles vont notamment permettre, combinées aux bilans du Laboratoire, d’améliorer encore le suivi environnemental à l’avenir.
Plus l’environnement autour du site sera étudié et connu, plus le plan de surveillance, qui sera établi si le projet Cigéo est autorisé, sera efficace et adapté.